Shanipiap, née Geneviève Mckenzie à Matimekush dans le nord du Québec, est une auteure-compositrice-interprète, conteuse et productrice de télévision d’origine Innu.
Son expression artistique se traduit par la composition de chants en langue innu ainsi que par l’écriture de différents textes. Son objectif est de faire la transition entre le monde innu d’autrefois et le monde moderne tout en gardant les valeurs traditionnelles. Accompagnée de son tambour, de ses paroles et de sa musique, elle crée un point de repère dans le temps qui reflète le défi des innus contemporains, confrontés aux valeurs occidentales modernes, à “se souvenir de nos grands-parents”.
Shanipiap commence à composer ses chansons vers 1977. Ce qui l’amène à chanter un peu plus tard dans différentes chorales, des mariages, des anniversaires, des fêtes ou des événements autochtones comme lors d’une rencontre de l’Association des femmes autochtones du Québec en 1989. En 1990, elle participe au Festival Innu Nikamu accompagné de ses musiciens sous le nom de Innuin, qui veut dire : La vie.
En 1996, Shanipiap chante pour l’Unesco. Peu de temps après, l’artiste prend part au concours de musique autochtone Mamu au Capitole de Québec. Elle y gagne le prix jury.
Entre 1997 et 1998, l’auteure-compositrice-interprète se produit dans divers événements que ce soit pour une association pour handicapés, une fête d’automne à Wendake, un spectacle pour les Peuples de la terre à Ottawa, un festival africain au Parc Cartier-Brébeuf, lors de la fête de la Nouvelle-France, dans quelques Maisons de la culture, des écoles et des prisons.
Dans le cadre de « Les Beaux Dimanches », un rendez-vous culturel du dimanche soir à Radio-Canada, Shanipiap participe avec d’autres artistes à l’émission Solstice Rouge en 1999. Elle sort la même année son premier album, intitulé « Shanipiap, La Lune du Labrador ».
Vient après une mini tournée en Italie en mars 2000, suite à l’invitation de l’Agence culturelle du Québec. Shanipiap, accompagnée de musiciens, y voyagent de ville en ville avec Rita Mestokosho (écrivaine et poète innu) et Maurizio Gatti en tant que guide et interprète.
En 2001, au Carnaval de Québec, à l’intérieur d’un Shaputuan (maison traditionnelle innu), l’artiste se présente, chante et raconte des histoires aux enfants.
De 2003 à 2005, Shanipiap produit en collaboration avec Trinôme l’émission pour enfants « Les Découvertes de Shanipiap » sur le réseau de télévision APTN et la Télévision francophone de l’Ontario (TFO). Cette émission, qu’elle anime, met en vedette des enfants autochtones de différentes communautés tout en transmettant la culture, l’histoire, la langue ancestrale innu et le savoir-faire de différentes nations autochtones.
En 2008, vient un autre voyage, cette fois en Normandie. En collaboration avec Terre en Vue, une délégation d’autochtones du Québec se rend en France pour commémorer, par des cérémonies, des vétérans autochtones tombés pendant la deuxième guerre mondiale. Shanipiap occupe les enfants, qui l’écoutent raconter des histoires avec ses poupées. Accompagnée d’un tambour, elle chante et les initie aux pas de la danse innu, le Makushan. Le soir, l’artiste leur apprend à fabriquer un collier de bonheur avec du cuir, des plumes et des perles de couleur.
Lors de son retour, elle performe lors d’un rassemblement pour les droits des femmes autochtones organisé par Amnistie Internationale.
Sensible à la protection de l’environnement, des terres ancestrales et des droits aborigènes des Premières Nations, Shanipiap s’investit pendant les années suivantes dans différentes causes environnementales.
En 2015, elle participe, à Mashteuiatsh, au Festival de contes et légendes Atalukan en tant que conteuse.
En Octobre 2017, elle sort son deuxième album « Tendrement Shanipiap ».
Elle vit depuis plus de 40 ans à Wendake avec sa famille.